Le jardinage : saine habitude ou assuétude?

La neige tient malgré la chaleur et la pluie. Les rigoles débordent cependant. Elles sortent de leur lit par endroits.
C'est plus fort que moi. Chaque jour à la campagne, je dois consacrer des heures au travail du jardin. Et en ville, mes pensées retournent irrésistiblement au jardin, pour le planifier, pour l'étudier ou apprendre sur la botanique, l'horticulture, la météorologie, etc.
En un temps, j'avais ressenti physiquement ces appels comme une véritable assuétude, l'abstention ou l'impossibilité d'y répondre comme un véritable manque.

Le jardinage ne m'est pas moins une nécessité. Mais une nécessité tempérée, comme le sont et doivent l'être le sommeil, l'hygiène, l'exercice physique, la nourriture, etc. Cette nécessité-ci est celle du contact avec la matière, inerte et vivante. Celle du travail physique. Du contact avec la nature, avec ce sol vieux de presque un milliard d'années, ce système écologique complexe qu'est une érablière à bouleau jaune en terrain quasi humide, avec chacune des plantes, insectes, animaux, rochers du jardin. La nécessité du contact avec un travail dont on peut constater matériellement l'avancement, heure par heure, minute par minute. Celle du contact avec mes racines familiales et de ma propre enfance. Celle de la connaissance des sciences naturelles. Celle du ressourcement et du repos du travail professionnel, des soucis ordinaires et extraordinaires. Celle de l'observation quotidienne des saisons et des observations décennales des changements climatiques en cours. Celle du rappel de notre place de simple garde de ce jardin appelé la terre...
Une véritable nécessité donc.
Vitale.
Dont il faut savoir doser la pratique pour maintenir et perpétuer ses qualités vivifiantes.
Libellés : entrée au journal, Le Bocage, philosophie au jardin
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