Le Bocage - Journal du jardin


Carnet d'observations, d'expérimentations et de réflexions

dans le cours du jardinage d'un boisé en Haute-Amérique


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19 janvier 2008

La neige révèle l'écoulement de l'eau à la surface du jardin

photo M.-J. MusiolNuageux, neige légère, maximum -2 °C.

Aujourd'hui, j'ai taillé les branches les plus basses des sapins baumiers afin de régulariser et densifier leur forme.

Je me rends compte que les talles de conifères bas (surtout sapins et quelques pruches) qui restent après les abattages de l'hiver dernier sont bien réparties à travers le jardin. Les plus importants sont surtout du côté de la rue, offrant une certaine intimité au jardin. Les autres ponctuent le passage d'une pièce à une autre.

L'importance des accumulations de neige a amené les chasse-neige à pousser le banc de neige par-dessus les arbustes formant la haie extérieure le long de la rue, pliant même un grand poteau d'acier marquant le coin du terrain. Je dois donc songer sérieusement à poser une clôture protectrice permanente devant les arbustes.

* * *


Sentier Nord l'hiverMême en plein hiver, il se passe toujours quelque chose au jardin pour qui sait prendre le temps de regarder.

La fin de semaine dernière, j'ai pu constater les effets du redoux et des pluies des jours précédents. La première cascatelle, celle de la talle de trilles rouges, glougloutait abondamment. Les trois niveaux inférieurs des ruisselets étaient dégagés en plusieurs endroits. Leur eau courante avait fait fondre les quelque cinquante centimètres de neige et de glace qui les recouvrait. Ailleurs, la neige affaissée marquait nettement la ligne de leur parcours.

Or, la surface neigeuse comportait d'autres affaissements ailleurs que le long des ruisselets. En fait, des lignes de petites dépressions sur la surface de la neige d'une dizaine de cm de profond en moyenne (sur 45 cm d'accumulation totale par exemple). Ces lignes sont clairement causées par l'écoulement d'eau en surface. Ces lignes d'écoulement demeurent invisibles sous le feuillage l'été et le paillis au printemps et à la fin de l'automne. Elles ne se révèlent soudain que grâce aux traces qu'elles provoquent dans la neige. Manifestement, l'importance et la largeur du débit en surface du sol apparaissaient proportionnelles à la profondeur et à la largeur de l'affaissement dans la neige.

L'ensemble des tracés de différentes profondeurs ressemblait à une de ces cartes géographiques en relief de bassins hydrographiques. En fait, il s'agissait d'une grande carte grandeur nature recouvrant la totalité du jardin.

C'était le même phénomène qui, au début du projet de jardin, m'avait fait apparaître le tracé de l'ancien ruisseau qui s'était tari en bonne partie à cause de l'urbanisation et l'établissement du réseau de fossés municipaux et privés tout autour.

Cet hiver, ces affaissements me révèlent :

  • la pérennité des deux ruisselets que j'ai établis pour remplacer l'ancien ruisseau ;

  • la réussite du comblement des cuvettes qui constituaient tout ce qui en restait ailleurs ;

  • la réussite également du relèvement de certaines platebandes sur les trajets de certains écoulements désormais effectués résolument sous la surface ;

  • l'existence d'une platebande où il me faudra ajouter de la terre si je désire éviter qu'elle soit creusée par l'écoulement de surface provenant du voisin en amont ; et enfin,

  • l'opportunité que j'ai de creuser ou combler un petit bras de ruisselet dont le débit est actuellement insuffisant (je vais probablement creuser ce dernier à cause de l'effet sur le paysage de ce coin du boisé qu'on traverse par la portion Nord du sentier).


Bref, il n'y a pas que les Inuits qui peuvent lire dans la neige. Les paysagistes aussi.

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12 janvier 2008

Phénologie de l'hiver 2007-2008

photo M.-J. Musiol22 novembre : Début de l'hiver. Première grande averse de neige. On mesure une quinzaine de centimètres au sol. Les maximums ont résolument passé sous zéro.


Fin novembre : Ruisselets coulent aux deux niveaux inférieurs. La couverture de neige passe d'un quinzaine de centimètres à 22 dans la platebandes de tussilages.


Début décembre : Ruisselets coulent aux deux niveaux inférieurs. La couverture de neige passe à 50 centimètres.


Mi-décembre : Ruisselets coulent aux deux niveaux inférieurs. La couverture de neige passe à 60 centimètres.


Sentier Nord l'hiverFin décembre : Ruisselets coulent aux deux niveaux inférieurs au début de la période, puis seulement au niveau inférieur vers la fin. La couverture de neige passe de 50 à 62 cm.


Début janvier : Important redoux et pluies. Les ruisselets coulent aux quatres niveaux et la première cascatelle de la talle de trilles rouges glougloutent joyeusement. La couverture de neige descends jusqu'à 45 centimètres.


Mi janvier : Retour progressif aux moyennes saisonnières. Les ruisselets coulent toujours aux quatres niveaux, mais à moindre débit, et une couche de glace s'est formée là ou toute neige a fondu. La couverture de neige a remonté à 62 centimètres d'épaisseur.


Fin janvier : Retour progressif aux moyennes saisonnières. Les ruisselets ne coulent plus qu'au niveau inférieur. La couverture de neige est à 82 centimètres d'épaisseur.


Début février : Les ruisselets sont à sec. La couverture nivéale est à 82 centimètres.


Mi-février : Ruisselets à sec. La couverture de neige est passée à 98 centimètres.


Fin février : Ruisselets toujours à sec. Couverture de neige à 100 centimètres.


Début mars : Ruisselets à sec. Couverture de neige à 130 centimètres !!


Mi-mars : Ruisselets à sec. Neige : 130 centimètres.


Fin-mars : L'eau coule dans les ruisselets. La neige a fondu d'un coup à 80 centimètres.


29 mars : Dernier jour de l'hiver. À partir du 30, les maximums sont passés durablement au-dessus de zéro.

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