Un vallon autrefois traversé d'un ruisseau


Avant d'entreprendre l'aménagement du Bocage, je l'ai fait visiter à un jardinier paysagiste. Ce dernier m'a suggéré de creuser une rigole pour drainer l'eau qui affleurait ou formait des cuvettes, compliquant autant la marche que le jardinage. J'ai mis trois étés à compléter le système de rigoles qui alimentent aujourd'hui le ruisselet. J'ai procédé par étapes, les jours de pluie, en remontant vers l'amont la source d'arrivée de l'eau. Cet étapisme a permis de bien identifier le parcours de l'eau et de contrôler l'effet d'assèchement. Car Le Bocage est un milieu que je qualifierai de semi-humide. Je ne souhaitais surtout pas provoquer un choc pour les plantes, en particulier les arbres, qui y croissaient déjà. L'objectif était de n'assécher que les premiers centimètres de la surface afin d'établir des platebandes à la fois humides et drainées auxquelles on accèderait par un sentier légèrement surélevé qui, lui, demeurerait bien sec. Cela semble avoir réussi. En effet, depuis que le réseau de rigoles est complété, on observe un apport d'eau plus soutenu qui a rendu quasi permanent le ruisselet en aval qui n'avait jusque-là qu'un caractère intermittent. Avec le temps, des voies d'eau nouvelles se jettent dans les rigoles et augmentent d'autant leur débit relatif. Il semble donc que l'eau trouve ses nouveaux chemins vers la mer et les grossit peu à peu. Il est d'ailleurs possible qu'il s'agisse de l'eau souterraine des collines qui filtre ainsi sous les rues et fosses jusqu'à notre section du vallon. En effet, j'ai noté qu'après une longue période de pluie, le sol du Bocage demeure humide même après un long épisode de sècheresse ou très faibles précipitations.
Le premier été en 2004, j'ai carrément creusé une première quinzaine de mètres de rigoles de 10 à 15 centimètres de profond qui ont relié l'ancien et le nouveau lit ainsi que la bouche d'égout collecteur du voisin. Cette intersection, large et entrecoupée de grosses racines de bouleau jaune, agit depuis comme un bassin de décantation, permettant de récupérer le limon emporté lors du creusage, puis de l'entretien du réseau de rigoles en amont. Le second été, j'ai prolongé progressivement cette rigole en un grand T qui traverse une première fois le sentier et coupe Le Bocage en deux. Cette fois, il a suffi de seulement tasser les feuilles et un centimètre ou deux d'humus. L'eau a ensuite elle-même rapidement creusé son lit. Je n'avais qu'à assurer la régularité de la pente pour éviter les flaques d'eau stagnante qui favoriseraient la prolifération de moustiques. Le troisième été, la même technique a été utilisée pour ajouter les dernières sections qui traversent de nouveau le sentier en deux endroits et remontent le lit de l'ancien ruisseau jusqu'à la limite du terrain.
Le réseau de rigoles est sinueux afin de diminuer la pente et ralentir la vitesse de l'eau. Des cascatelles permettent aussi de préserver des pentes douces et d'égayer Le Bocage de leur glouglou.
Aujourd'hui, c'est donc un ruisselet quasi permanent d'une trentaine de centimètres de large qui remplace l'ancien ruisseau au creux du vallon.
Libellés : cours d'eau, drainage, eau, horticulture, hydrologie, Le Bocage, pluie
2 Commentaires:
Bien qu'intéressant, ça manque un peu de photo :)
En effet, je compte prendre le temps d'ajouter plus de photos et d'illustration à l'avenir.
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