Le Bocage - Journal du jardin


Carnet d'observations, d'expérimentations et de réflexions

dans le cours du jardinage d'un boisé en Haute-Amérique


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13 avril 2007

Pourquoi jeter ou brûler les émondes ?

photo M.-J. MusiolNuageux, maximum 7 °C.

Les oiseaux piaillent bruyamment. La rigole de la platebande d'astiboïdes (no 1) glougloutent tout aussi fort.

La fin de semaine est consacré à la réduction des émondes du pommetier devant la maison en bûches, bois d'alumage et bois raméal fragmenté (BRF).

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Il y a quelque chose d'un peu choquant à voir les jardiniers bruler - ou pire, jeter - les émondes (branches enlevées lors d'un élagage). Bien sûr, le feu permet de s'en débarrasser rapidement et avec un minimum d'efforts. Mais quel gaspillage de matière, littéralement perdue en fumée. Pourquoi ne prendre qu'un petit peu plus de temps pour récupérer cette matière ?

Les plus grosses sections font du bon bois de chauffage et d'allumage dont l'utilité est évidente.

Les plus petites (moins d'un centimètre de diamètre) se transforment aisément en bois raméal fragmenté (BRF). Il s'agit de réunir ces branches en faisceau pour les réduire au sécateur ou à la cisaille en longueur de moins de 3 cm de long. Idem pour les rameaux de conifères. On se retrouve alors avec un riche paillis ou un moelleux matériau de recouvrement de sentier. C'est mieux qu'un petit tas de cendre qu'on ne peut utiliser au jardin qu'avec parcimonie.

Personnellement, j'effectue la réduction en BRF en écoutant la radio. Cela peut aussi se faire à plusieurs en jasant. Cet hiver, j'ai ainsi produit plus d'un demi-mètre cube de BRF. Je l'étendrais sur le sentier du Bocage, une fois la neige fondue.

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07 avril 2007

Conditions de jardinage selon le rapport 2007 du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) — 2e partie

photo M.-J. MusiolNeige légère, - 2 °C.

Cette fin de semaine, j'ai essentiellement travaillé sur le pommetier en avant de la maison. Il fait de magnifiques fleurs rose foncé au printemps. Cependant, ses feuilles d'un beau pourpre sont fréquemment attaquées par la maladie fongique. Cet arbre était déjà là lorsque nous avons acheté la maison. C'est un type de pommetier trop fragile pour nos climats. On ne devrait pas en vendre dans le commerce. Les traitements antifongiques sont quasi inefficaces. Il y a deux ans, une taille sévère avait cependant aidé. Ce printemps, je tente une taille encore plus sévère. Je ne garde que les branches au-dessus du toit de la maison, là où l'air circule mieux et où le soleil atteint plus longtemps le feuillage. Puis j'élimine le maximum de petites branches afin d'assurer une pénétration maximale d'air et de soleil asséchant. Si cela réduit suffisamment la maladie, je répèterai l'opération tous les printemps. Sinon, ce sera l'abattage et le remplacement pur et simple. Cet été est pour lui celui de la dernière chance.

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Effets des changements climatiques sur les forêts
Le second document du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) publié le 6 avril 2007 est, comme le premier, qu'un résumé de 21 pages (plus deux pages d'annexes) d'un rapport nettement plus volumineux à être publié ultérieurement. Ce résumé est actuellement disponible en anglais. Une version française sera éventuellement préparée.

Alors que le premier rapport de la fournée 2007 portait sur la science physique des changements climatiques, le second traite de leurs impacts sur les écosystèmes et les sociétés humaines. On rapporteque le texte du résumé aurait été édulcoré par rapport à la version originale pour offrir des prévisions moins pessimistes sur l'extinction des espèces menacées et sur les vulnérabilités des communautés humaines.

Quant aux écosystèmes, le résumé confirme des constats antérieurs : devancement des évènements printaniers comme la feuillaison et déplacement des aires d'implantation des espèces vers les plus hautes latitudes. La capacité de résilience de plusieurs écosystèmes sera probablement dépassée durant ce siècle par une combinaison inédite de changements climatiques, de perturbations (telles inondations, sècheresse, incendies, invasion d'insectes) et autres facteurs (tels changements des usages des terres, surexploitation).

Quelque 20-30 % des espèces animales et végétales sont à risque d'extinction si l'augmentation de la température de la planète excède 1.5-2.5 °C. En hautes latitudes, l'augmentation prévue des températures, des précipitations et de carbone aura tout d'abord des effets bénéfiques sur les forêts et l'agriculture. Cependant, au-delà d'une augmentation de 2 °C, les conséquences deviendront surtout négatives. Dans tous les cas, l'augmentation du nombre de fortes précipitations favorisera l'érosion des sols, l'augmentation du nombre de périodes de sècheresse ajoutera au stress et aux risques d'incendie et l'intensification des tempêtes tropicale accroitra les risques de dommages aux plantes, notamment par déracinement.

Encore une fois, il faudra attendre le rapport complet pour obtenir un portrait plus détaillé et... non édulcoré.

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01 avril 2007

Opération floraison

photo M.-J. MusiolEnnuagement, maximum 11 °C.

Le dégel, même en retard de trois semaines, me prend de court. En effet, je n'ai pas fini tout l'abattage prévu et les platebandes seront un temps inaccessibles une fois la neige fondue. C'est pourquoi la fin de semaine dernière, j'ai d'un coup abattu cinq arbres difformes ou surnuméraires dont j'ai approché immédiatement les troncs du sentier qui sera l'un des seuls endroits où on pourra encore marcher. Au rythme actuel, la neige devrait avoir disparu dans presque tout Le Bocage dans une semaine, sauf le long de la haie nord-ouest.

Cette fin de semaine, j'ai presque terminé de transformer le branchage du gros érable rouge malade abattu en bois d'allumage et bois raméal fragmenté (BRF). J'ai même recueilli une bonne part de la sciure que j'ai étalée sur le sentier de BRF.

Il m'a fallu poser une affiche « Terrain privé » et un ruban plastique orangé le long de la haie nord-ouest. Cette semaine, Pierrette avait surpris une adolescente qui se promenait dans Le Bocage sans permission. Probablement une nouvelle arrivante dans le coin. Raison de plus pour planter ce printemps de grandes graminées qui refermeront les haies d'ici à ce que les arbustes plantés achèvent leur croissance.

J'ai aussi dû remonter une des piles de buches qui s'était effondrée suite à la fonte de sa base de neige.

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Opération floraisonOutre Veille au gel et Journey North dont nous avons déjà parlé, voici un autre programme de science citoyenne sur la phénologie et sur les changements climatiques à saveur printanière : Opération floraison.

Environnement Canada fait ici appel aux citoyens canadiens, et en particulier aux jardinières et jardiniers, afin de surveiller les signes botaniques du printemps et contribuer ainsi aux connaissances sur les effets du changement climatique sur les écosystèmes du pays.

« Les vivaces sont les végétaux les plus adéquats aux études phénologiques printanières. Les plantes retenues sont facilement identifiables et largement répandues et leur période de floraison est courte. Comme ces « espèces indicatrices » tendent à fleurir à mesure qu'elles accumulent de la chaleur, elles le font plus vite que d'habitude lorsque l'hiver et le printemps sont plus chauds.

Les 15 espèces retenues pour le programme Opération floraison sont courantes partout au pays. Des espèces introduites, comme le pissenlit et le lilas, ont été choisies parce qu'on les retrouve partout au Canada et qu'elles font depuis longtemps l'objet d'études phénologiques. »


La participation au programme est relativement facile. Parmi la liste des plantes indicatrices du déroulement du printemps retenues pour le Québec, on constate qu'il y en a toujours au moins trois ou quatre qu'il est aisé d'observer autour de chez soi. Ces espèces couvrent toute la période allant des prémisses au printemps (érable rouge, peuplier faux-tremble) au plein printemps (amélanchier, clintonie boréale, lilas commun) jusqu'à l'été (dryade). Leur observation (comme celle des autres fleurs locales) devient une sorte de jeu fort plaisant qui permet de suivre attentivement le déroulement du printemps autour de son propre jardin. Et tant qu'à le noter dans notre carnet de jardinage, autant profiter de l'occasion pour contribuer à la recherche sur les changements climatiques.

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