Le Bocage - Journal du jardin


Carnet d'observations, d'expérimentations et de réflexions

dans le cours du jardinage d'un boisé en Haute-Amérique


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17 mars 2007

Arbres résistants aux changements climatiques

photo M.-J. MusiolNeige, maximum -5 °C.

Un autre deux heures de réduction des branches (souvent cachées sous la neige) de l'érable abattu en bois d'allumage et bois raméal fragmenté (BRF).

Puis préparation de sept nouveaux plateaux de semis intérieur. Entretemps, déjà la moitié de mes semences de pavot bleu de l'Himalaya (menocopsis betonicifolia) placées sur le rebord frais une fenêtre donnant sur le nord sont devenues de jolis plantules.

* * *

Couvert forestier nord-américainLa question est incontournable. Quels arbres résisteront aux changements climatiques ? Car l'arbre qu'on plante ou laisse pousser aujourd'hui est appelé à vivre 75, 100, 200 ans, et parfois plus.

Selon Richard Waring, professeur à l'Oregon State University, les relevés préhistoriques indiquent que les changements climatiques ont tendance à détruire les modes existants d'organisation de la végétation et à forcer l'apparition de nouveaux. « Il n'est pas clair comment les forêts réagiront à l'avenir lorsque les changements climatiques s'accélèreront probablement. »

En effet, à Ressources naturelles Canada « on s'attend à ce que les
conditions climatiques changent à un rythme jamais atteint au cours des 10 000 dernières années, et que ces changements soient plus rapides que la capacité de la végétation à se déplacer. Les effets des stress qui seraient engendrés sur les forêts sont difficiles à prévoir, mais ils ont le potentiel de modifier la composition des écosystèmes forestiers, particulièrement à leur limite sud. » D'un côté, le climat probablement plus chaud et plus humide prévu devrait favoriser la croissance des forêts ; d'un autre côté, cela pourrait cependant nuire à la régénération de certaines espèces.

Les médias rapportent que dans son deuxième rapport à être publié en avril 2007, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prévoit que la moitié des espèces végétales d'Europe pourraient être vulnérables, en danger, ou tout bonnement avoir disparu d'ici à 2100. Pas encore d'indication sur ce que le GIEC pourrait conclure pour l'est de l'Amérique du Nord.

Cependant, si on se fie à la revue de littérature produite par Éric Forget, Ronnie Drever et François Lorenzetti pour le Consortium Ouranos en mars 2003, les sujets croissants dans le nord de l'habitat de leur espèce auraient généralement plus de chance de survie que ceux croissant vers le sud de ce même habitat. Cette observation générale peut souffrir d'exceptions puisque les facteurs à considérer sont nombreux comme le signale la revue de littérature. Reste que s'il faut choisir entre deux arbres d'espèces différentes, il faudra - à résistance égale aux écarts de température et d'humidité - probablement retenir celui qui est le plus au nord de l'habitat actuel de son espèce.

Dans une entrevue radio, la botaniste Suzanne Hardy suggère des espèces capables d'encaisser des périodes de sècheresse l'été et de grands froids sans couverture de neige l'hiver : notamment le micocoulier occidental, olivier de bohème, érable, cerisier de l'Amour (région connue pour ses variations extrêmes). Elle suggère aussi d'employer le pin gris ou le pin rouge comme écran afin de créer un effet microclimat à l'abri du vent.

Un autre dossier que je creuserai dans les mois qui viennent.

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1 Commentaires:

At 28.5.07, Anonymous Anonyme a écrit...

Humm... Mais le nord d'une région est le sud d'une autre, non? Est-ce que toutes les espèces vont migrer vers le nord? Je suppose que ça dépend aussi des conditions topologiques et géologiques.

Céline

 

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