Le Bocage - Journal du jardin


Carnet d'observations, d'expérimentations et de réflexions

dans le cours du jardinage d'un boisé en Haute-Amérique


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26 avril 2008

Phénologie du printemps 2008

photo M.-J. Musiol30 mars :Premier jour du printemps (si on retient une climatologie à quatre saisons) ou premier jour du dégel (si on retient une climatologie à six saisons). Peu importe les maximums sont passés durablement au-dessus de zéro.


Fin mars : L'eau coule dans les ruisselets. La neige a fondu d'un coup à 80 centimètres.


Début avril : L'eau coule fort dans les ruisselets. La neige a fondu à 35 centimètres.


18 avril : Les minimums semblent avoir passé durablement au-dessus de zéro. Le dégel est terminé. Nous sommes passés véritablement au printemps.

Mi-avril : L'eau coule à gros débit dans les ruisselets. Il ne reste plus que 5 cm de neige en moyenne dans la platebande servant aux mesures. En fait, de grandes plaques y sont complètement sans neige, comme ailleurs dans Le Bocage. Les bourgeons floraux du grand peuplier faux-tremble (populus tremuloides) ont éclaté.


Fin avril : L'eau coule à gros débit dans les ruisselets. La neige a complètement fondu de la platebande servant aux mesures et, à toute fin pratique, de presque tout le boisé. Les bourgeons des sureaux rouge (sambucus pubens)ont éclaté. Les tussilages ont commencé à fleurir.


Début mai : L'eau coule aux cinq niveaux, mais moins fortement. La neige a disparu partout, y compris l'important banc de neige le long de la rue. Les trilles rouges (trillium erectum) sont déjà en fleur. Les bourgeons des érables rouges (acer rubrum) ont éclaté en feuilles, tout comme ceux des sureaux blancs (sambucus canadensis) et des viornes communes (viburnum lantana).


Mi-mai : Malgré un tarissment temporaire au niveau supérieur, l'eau a coulé au cinq niveaux des ruisselets. Tous les arbres sont en feuilles. Tous les bourgeons foliaires des arbustes ont éclaté. Les sureaux blancs (sambucus canadensis)et les myosotis sont en fleur. Les petites impatiens de l'Hymalaya (impatiens balfouri) sont apparues. La plupart de vivaces, telles les fougères, sont érigées.


Fin mai : Tarissement temporaire, partout sauf au niveau inférieur, puis après une pluie l'eau recoule au quatre niveau inférieur (manifestement le sol est encore gorgé d'eau). C'est au tour des aspérules odorantes de fleurir. La floraison des sureaux rouges est terminée.



Début juin : L'eau ne coule plus que sur les trois niveaux inférieurs. Les viornes communes (viburnum lantana)et les harts rouges (cornus stolonifera) fleurissent.


6 juin : Début de l'été. Les températures ont résolument passées au-dessus des 23 °C.

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01 mars 2008

Paravent en fascine d'osier

PhotobucketNuageux, neige légère, maximum -1 °C.

Cette fin de semaine, je débite et déchiquète les branches mortes ou dangereuses coupées la fin de semaine précédente.

Ensuite, je commence à abattre quelques petits arbres difformes surnuméraires. Je les coupe ensuite en longueurs de trois mètres. Elles serviront de support à un paravent en fascine d'osier qui assurera l'intimité du coin hamac de La Reposée.

* * *


Travaux de Kim VergilEn élaguant les pommiers cet hiver, je me suis rendu compte que je produis annuellement un grand nombre de belles tiges souples en élaguant les pommiers, pommetiers et vignes. Je songe donc à les utiliser dans la construction d'écrans tressés de type « osier » près du hamac (dans La Reposée) et autour du site d'entreposage des sacs de terre et de feuilles mortes (dans La Réserve).

Ma source d'inspiration est l'artiste Kim Vergil http://kimcreations.net . La photo ci-contre est celle d'une clôture qu'elle a conçue.

Dans mon cas, ce ne serait pas un mur continu. Une succession de bandes horizontales plutôt. Un peu comme des stores vénitiens entre-ouverts. En fonction des branches disponibles, je verrai le type de mélange de couleurs et de textures que j'en ferai.

Je souhaite une décomposition et une perte d'apparence les plus lentes possible. Je magasine donc les vernis extérieurs au latex et les teintures transparentes.

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19 janvier 2008

La neige révèle l'écoulement de l'eau à la surface du jardin

photo M.-J. MusiolNuageux, neige légère, maximum -2 °C.

Aujourd'hui, j'ai taillé les branches les plus basses des sapins baumiers afin de régulariser et densifier leur forme.

Je me rends compte que les talles de conifères bas (surtout sapins et quelques pruches) qui restent après les abattages de l'hiver dernier sont bien réparties à travers le jardin. Les plus importants sont surtout du côté de la rue, offrant une certaine intimité au jardin. Les autres ponctuent le passage d'une pièce à une autre.

L'importance des accumulations de neige a amené les chasse-neige à pousser le banc de neige par-dessus les arbustes formant la haie extérieure le long de la rue, pliant même un grand poteau d'acier marquant le coin du terrain. Je dois donc songer sérieusement à poser une clôture protectrice permanente devant les arbustes.

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Sentier Nord l'hiverMême en plein hiver, il se passe toujours quelque chose au jardin pour qui sait prendre le temps de regarder.

La fin de semaine dernière, j'ai pu constater les effets du redoux et des pluies des jours précédents. La première cascatelle, celle de la talle de trilles rouges, glougloutait abondamment. Les trois niveaux inférieurs des ruisselets étaient dégagés en plusieurs endroits. Leur eau courante avait fait fondre les quelque cinquante centimètres de neige et de glace qui les recouvrait. Ailleurs, la neige affaissée marquait nettement la ligne de leur parcours.

Or, la surface neigeuse comportait d'autres affaissements ailleurs que le long des ruisselets. En fait, des lignes de petites dépressions sur la surface de la neige d'une dizaine de cm de profond en moyenne (sur 45 cm d'accumulation totale par exemple). Ces lignes sont clairement causées par l'écoulement d'eau en surface. Ces lignes d'écoulement demeurent invisibles sous le feuillage l'été et le paillis au printemps et à la fin de l'automne. Elles ne se révèlent soudain que grâce aux traces qu'elles provoquent dans la neige. Manifestement, l'importance et la largeur du débit en surface du sol apparaissaient proportionnelles à la profondeur et à la largeur de l'affaissement dans la neige.

L'ensemble des tracés de différentes profondeurs ressemblait à une de ces cartes géographiques en relief de bassins hydrographiques. En fait, il s'agissait d'une grande carte grandeur nature recouvrant la totalité du jardin.

C'était le même phénomène qui, au début du projet de jardin, m'avait fait apparaître le tracé de l'ancien ruisseau qui s'était tari en bonne partie à cause de l'urbanisation et l'établissement du réseau de fossés municipaux et privés tout autour.

Cet hiver, ces affaissements me révèlent :

  • la pérennité des deux ruisselets que j'ai établis pour remplacer l'ancien ruisseau ;

  • la réussite du comblement des cuvettes qui constituaient tout ce qui en restait ailleurs ;

  • la réussite également du relèvement de certaines platebandes sur les trajets de certains écoulements désormais effectués résolument sous la surface ;

  • l'existence d'une platebande où il me faudra ajouter de la terre si je désire éviter qu'elle soit creusée par l'écoulement de surface provenant du voisin en amont ; et enfin,

  • l'opportunité que j'ai de creuser ou combler un petit bras de ruisselet dont le débit est actuellement insuffisant (je vais probablement creuser ce dernier à cause de l'effet sur le paysage de ce coin du boisé qu'on traverse par la portion Nord du sentier).


Bref, il n'y a pas que les Inuits qui peuvent lire dans la neige. Les paysagistes aussi.

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12 janvier 2008

Phénologie de l'hiver 2007-2008

photo M.-J. Musiol22 novembre : Début de l'hiver. Première grande averse de neige. On mesure une quinzaine de centimètres au sol. Les maximums ont résolument passé sous zéro.


Fin novembre : Ruisselets coulent aux deux niveaux inférieurs. La couverture de neige passe d'un quinzaine de centimètres à 22 dans la platebandes de tussilages.


Début décembre : Ruisselets coulent aux deux niveaux inférieurs. La couverture de neige passe à 50 centimètres.


Mi-décembre : Ruisselets coulent aux deux niveaux inférieurs. La couverture de neige passe à 60 centimètres.


Sentier Nord l'hiverFin décembre : Ruisselets coulent aux deux niveaux inférieurs au début de la période, puis seulement au niveau inférieur vers la fin. La couverture de neige passe de 50 à 62 cm.


Début janvier : Important redoux et pluies. Les ruisselets coulent aux quatres niveaux et la première cascatelle de la talle de trilles rouges glougloutent joyeusement. La couverture de neige descends jusqu'à 45 centimètres.


Mi janvier : Retour progressif aux moyennes saisonnières. Les ruisselets coulent toujours aux quatres niveaux, mais à moindre débit, et une couche de glace s'est formée là ou toute neige a fondu. La couverture de neige a remonté à 62 centimètres d'épaisseur.


Fin janvier : Retour progressif aux moyennes saisonnières. Les ruisselets ne coulent plus qu'au niveau inférieur. La couverture de neige est à 82 centimètres d'épaisseur.


Début février : Les ruisselets sont à sec. La couverture nivéale est à 82 centimètres.


Mi-février : Ruisselets à sec. La couverture de neige est passée à 98 centimètres.


Fin février : Ruisselets toujours à sec. Couverture de neige à 100 centimètres.


Début mars : Ruisselets à sec. Couverture de neige à 130 centimètres !!


Mi-mars : Ruisselets à sec. Neige : 130 centimètres.


Fin-mars : L'eau coule dans les ruisselets. La neige a fondu d'un coup à 80 centimètres.


29 mars : Dernier jour de l'hiver. À partir du 30, les maximums sont passés durablement au-dessus de zéro.

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25 novembre 2007

Semis extérieurs d’automne 2007

photo M.-J. MusiolNuageux et petites averses de neige, maximum 2 °C.

Les résultats de ma première tentative de semis intérieurs ont été médiocres. Il m’aurait fallu pouvoir surveiller quotidiennement mes semis, ce qui m’était impossible puisque je suis ordinairement en ville la semaine.

J’abandonne donc pour les semis intérieurs pour les extérieurs pour lesquels j’ai eu nettement plus de succès jusqu’ici. Aujourd’hui, je tente les semis extérieurs d’automne. Il s’agit de laisser ses semis de vivaces indigènes ou rustiques hivernaliser directement à l’extérieur et éclater au printemps, de manière toute naturelle.

J’ai donc déposé les semences dans des bacs à semis troués à la base et emplis de terreau à semis. Ces bacs sont ensuite insérés dans le sol et recouverts d’une fine couche de fragments de feuilles mortes.

Voici mes semis de l’automne 2007:
Astilbes (astilbe chinensis Pumila)
Astilboïdes (astilboides tabularis)
Bergenia cordifolié (bergenia cordifolia)
Cimicifuge (cimicaire) à grappes (cimicifuga racemosa)
Clintonie boréale (clintonia borealis)
Hosta (hosta x Hybrides
Maïanthème (smilacine) à grappes (maianthemum racemosum)
Mitchella rampant (pain de perdrix) (mitchella repens)
Primevère du père Vial (primula vialii)
Rodgersia à feuilles de marronnier d’Inde(rodgersia aesculifolia)
Tiarelle cordifoliée (tiarella cordifolia)
Tricyrtis à feuilles larges (tricyrtis latifolia)
Trientale boréale (trientalis borealis)

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21 octobre 2007

Phénologie de l'automne 2007

photo M.-J. Musiol6 octobre : Fin de l'été. Les températures maximales sont passées sous les 22 °C.


Début octobre : Ruisselets à sec. Tous les feuillus jaunissent, sauf les tilleuls qui conservent une certaine verdeur. Les impatiens dans le talus ont cessé de fleurir.


Mi-octobre : Il a tombé plus de 50 mm de pluie au début de cette dizaine, mais les ruisselets à sec. Ce n'est que lorsqu'il en est tombé encore 30 mm de plus une semaine plus tard que les deux niveaux inférieurs des ruisselets ont commencé à couler, mais si peu. Plusieurs feuillus (tels les bouleaux jaunes) sont désormais nus. Les tilleuls commencent à jaunir.


Sentier Nord sous les feuilles mortesFin octobre :Seuls les deux premiers niveaux des ruisselets (les plus bas) coulent un peu. J'ai décidé de laisser les feuilles mortes dans les ruisselets pour ralentir le drainage. Les impatiens ont perdu leurs fleurs. De grands vents avant le matin 28 ont balayé toutes les feuilles des arbres sauf celles de hêtres, d'un érable et de peupliers faux-trembles. Premier gel le matin du 29 (malgré trois chutes jusqu'à moins un degré dans les semaines précédentes.


Début novembre : Un peu d'eau dans les deux premiers niveaux des ruisselets. Les feuilles des grands sureaux blanc sambucus canadensis sont fanées par le gel mais toujours vertes. Celles des hostas ont pratiquement sont totalement jaunies et desséchées. Les harts rouges cornus stolonifera ont perdu leurs feuilles alors que les cornouillers à grappes cornus racemosa rougissent et les autres arbustes préparent aussi leurs feuillages.


Mi-novembre : Eau dans les deux premiers niveaux des ruisselets. Feuilles fanées des grands sureaux blanc toujours vertes.


Fin novembre : Eau dans les deux premiers niveaux des ruisselets. Les arbustes sont presque tous dénudés, sauf les grands sureaux blanc dont le feuillage s'accroche encore.


22 novembre : Fin de l'automne. Première grande averse de neige. On mesure une quinzaine de centimètres au sol. Les températures moyennes quotidiennes comme les maximums ont résolument passé sous zéro.

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30 septembre 2007

Éloge du pulvérisateur

photo M.-J. MusiolMélange soleil-nuages, minimum 2 °C, maximum 17 °C.

Petit bilan de cette courte saison de jardinage estival (étant donné que mes travaux hivernaux se sont prolongés jusqu'au premier juillet...).

J'ai profité de la sècheresse pour poser du ciment sur le bord des gouttières des trois premières cascatelles afin que l'eau (lorsqu'il y en aura) s'écoule bien vers leur bout, et non par leurs côtés.

Cinq jeunes arbres, morts ou mal formés, ont été abattus. La structure du boisé semble avoir atteint un point d'équilibre pour l'instant.

Quatre plants de raisin d'ours (arctostaphylos uva-ursi)ont été installés dans le talus entre La Réserve et l'escalier. Deux cotonéasters (cotoneaster lucidus) pour la haie devant suivre la bordure nord-est, près de la rue. Un sumac vinaigrier (rhus hirta) pour remplacer une viorne (viburnum dentatum) du bord de la rue qui n'a pas survécu à la galéruque.

La base de l'escalier a enfin été construite (contour en blocs de béton, intérieur rempli de débris de béton et de ciment). Le reste des débris disponibles et de nombreuses pierres dégagées lors des plantations sont allés dans le plancher de L'Enceinte, actuellement recouverte d'une toile afin d'inhiber les repousses.

La platebande de pétasites a été dégagée des herbes et recouverte de papier journal, puis d'un paillis de feuilles. Puis quatre ligulaires (ligularia stenocephala 'The Rocket' y ont été plantées. Des pétasites sauvages y seront bientôt transplantées à partir de l'emplacement de la future remise à construire en cour avant.

Une section de la La Réserve dans le talus a été dégagée pour recevoir la pépinière et trois plants de consoudes offertes par mon amie Andrée ont été plantés entre le ruisselet et les tas de compost.

Après avoir recouvert de bonne terre la section de l'ancien ruisseau contournant Le Salon, j'ai commencé à y transplanter des fougères. De l'autre côté du sentier, des bugles rampantes ont été plantées pour mettre en évidence un gros rocher.

Des fougères, des trilles rouges, des smilacines, des carex ont été transplantés d'un coin à l'autre du jardin. Les tricyrtis de l'actuelle pépinière sur la galerie de la maison vers leur platebande, du coté opposé du sentier entre l'Enceinte et la platebande de pétasites. Le reste des semis de l'hiver dernier et les prochains semis d'automne iront passer l'hiver dans La Réserve.

D'un été à l'autre, l'apparence du Bocage a peu changé cette année, à part pour les abattages de l'hiver. Car j'ai eu de temps à consacrer aux plantations et que la croissance a été lente en cet été qui s'est avéré très sec.

Heureusement, il reste encore un bel automne de jardinage (surtout des transplantations à faire) et un autre hiver de travaux à effectuer (aménagement des planchers du Salon et de l'Enceinte, puis débitage de bois en buches).

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Mon pulvérisateur à engrais foliaireVoici un appareil théoriquement tout désigné pour le jardinage en boisé, c'est-à-dire là où règne la compétition racinaire. Cette dernière est ici si forte que des arbustes réputés à croissante rapide ou même envahissants grandissent avec une lenteur désespérante, voire régressent dans les premières années qui suivent leur implantation. Or, il ne sert à rien de déposer de l'engrais ou du fumier à leur pied. Les arbres autour y pigeront nettement plus que les pauvres arbustes qui devront se contenter de miettes. La solution proposée par des auteurs comme Larry Hogdson est donc de leur offrir très sélectivement l'engrais grâce à un épandage foliaire. J'ai commencé à faire ce type d'intervention cet été. Les plantes choyées en ont profité. Cependant, je me demande si avec un dosage un peu plus important, une meilleure technique et un été plus humide, les résultats n'auraient-il pas été meilleurs et plus probants.

Quant au dosage, j'ai d'abord employé sur une base hebdomadaire une émulsion d'algues marines (0,1 – 0,04 – 6,5). Il s'agit donc essentiellement de potassium qui renforce la capacité des plantes à résister aux maladies et insectes. En cours de route, j'y ai ajouté un peu de concentré d'engrais liquide (10 – 15 – 10), mais au tiers, voire au sixième, de la quantité recommandée. Je crois qu'il vaudrait mieux que je tente d'essayer avec une pleine dose. Il faut dire que je souhaitais éviter de surfertiliser. Il apparait cependant qu'il faudrait des quantités nettement plus importantes pour causer quelque dommage que ce soit puisque les arbres vont immédiatement absorber tout éventuel surplus.

Quant à la technique, au début je n'arrosais surtout que le dessus des feuilles. Or, d'après le site du Jardin botanique de Montréal, il vaut mieux arroser les deux côtés en brume fine. D'autant plus que les stomates qui constituent autant de portes d'entrée dans la plante se situent surtout en dessous. On y recommande aussi d'ajouter quelques gouttes de savon liquide à vaisselle afin d'améliorer l'adhésion du produit au feuillage. Un autre avantage du savon que j'ai découvert est que la mousse permet de mieux voir et contrôler la montée du niveau d'eau dans le réservoir du pulvérisateur.

Comme la saison d'engraissement se termine, ce ne sera probablement que l'été prochain que je pourrai donc véritablement éprouver l'efficacité de l'engraissement par vaporisation foliaire.

Quant au pulvérisateur, je peux affirmer avoir choisi un bon modèle. Il s'agit d'une petite bombonne d'une capacité d'un peu moins de 7 litres. Elle fait en réalité plus de 10 litres, mais il faut garder un espace libre pour y comprimer l'air qui provoque le jet. Il existe des modèles nettement plus volumineux qu'on porte sur le dos, mais ils seraient malaisés à manœuvrer dans les talus, entre les arbres et arbustes ainsi qu'en chevauchant les roches et ruisselets. En outre, un tel attirail me donnerait une allure inquiétante auprès des voisins puisqu'ils sont associés à l'épandage de produits chimiques. J'ai donc préféré une bombonne comprenant des œillets d'y attacher une bandoulière.

Le modèle retenu n'est cependant pas un de ceux expressément offerts pour le jardinage. Car ils sont généralement conçus pour la pulvérisation au pied de la personne qui les utilise (notamment pour passer des herbicides contre les « mauvaises herbes »). Or en boisé, il vaut mieux un long boyau et une longue tige afin d'atteindre autant le dessus que le dessous du feuillage malgré les obstacles. J'ai donc opté pour un pulvérisateur pour le traitement du bois ou de la maçonnerie dont le boyau fait 2,4 mètres et la tige près d'un mètre (sans compter la poignée et la commande). L'embout d'arrosage offre un jet plat qui se maintient en brume tant que la pression est suffisante. Il faut donc réutiliser la pompe lorsque le réservoir est à demi vide pour rétablir la pression.

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02 juillet 2007

Fin des travaux d'hiver !

photo M.-J. MusiolMélange soleil nuages et quelques averses, maximum 20 °C.

Eh oui. J'ai terminé le ménage des travaux d'hiver. Ces deux dernières fins de semaine ont été consacrées à déplacer vers la maison l'essentiel des buches accumulées depuis l'automne, et le reste vers La Réserve. Il était temps.

Hostas d'AndréeL'empilage de bois va aider à masquer le matériel entreposé dans La Réserve (piles à compost, sacs de feuilles mortes, sacs de terre, sacs de gravier, sections du bouleau jaune (betula alleghaniensis) élagué par l'arboriculteur ce printemps, clôtures à neige) en attendant que la végétation autour puisse assumer totalement ce rôle d'écran. Je compte y favoriser des conifères qui masqueront à l'année.

J'avais auparavant aussi terminé l'épandage du BRF sur le sentier (en m'en gardant un peu pour le raccord avec la future base de l'escalier. J'ai aussi installé les trois grosses pierres plates servant à franchir les ruisselets.

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Hosta d'Andrée vu du sentierLe 24 juin, date d'anniversaire de l'amie Andrée, j'ai planté les deux hostas qu'elle m'avait offerts quelques semaines auparavant (voir première photo). Les tout premiers hostas dans Le Bocage. Voilà le cadeau que je me suis fait en souvenir de cette grande amie, que je considère telle ma jumelle. Ces hostas apparaissaient volumineux sur le balcon en ville, mais se trouvent pour l'instant un peu perdus une fois dans le boisé (portion supérieure gauche de la seconde photo où on voit également le sentier avec son BRF frais et l'une des pierres de franchissement de ruisselet).

J'ai fait un épandage foliaire de fer sur les cornouillers à grappe (cornus racemosa) carencés. Il me faut, en principe, attendre un mois avant de décider d'un éventuel second traitement.

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18 juin 2007

Phénologie de l'été 2007

photo M.-J. MusiolPremier jour de l'été : 8 juin 2007. À partir de ce jour, les maximums se sont maintenus durablement au-dessus des 22 °C.

Cette été aura été caractérisé par sa sécheresse (l’un des plus sec enregistré depuis 60 ans) et sa longueur (presque quatre mois).


Mi-juin : Les lits des ruisselets sont humides, sans plus. Les quatre-temps (cornus canadensis), myosotis et aspérules odorantes (galium odoratum) continuent d'être en fleur.


Fin juin : Les lits des ruisselets sont toujours qu'humides, sans plus, même s'il est tombé plus de 30 mm de pluie en moins d'une semaine. Vers la fin de la période, c'est maintenant au tour des sureaux rouges (pubescents, sambucus pubens) d'être plein de fruits bien rouges et des sureaux blancs (du Canada sambucus canadensis), magnifiquement en fleur.


Début juillet :Malgré quelques bonnes ondées, les ruisselets ne sont toujours qu'humides. Découverte d'un plant de pyrole elliptique (pyrola elliptica) en fleur, probablement la seule fleur actuellement avec celles des sureaux blancs.


Mi-juillet :Les ruisselets ne sont toujours qu'humides. La pyrole elliptique est encore en fleur. Et maintenant les hostas offerts par mon amie Andrée. Les quatre-temps sont en fruits.


Pyrole elliptique (pyrola elliptica)Fin juillet : Pendant quelques jours l'eau a coulé dans les ruisselets suite à quelques bons orages qui ont amené plus de 60 mm de pluie. Cependant, très vite ils se sont taris à nouveau. La plupart des sureaux blancs sont en fructification alors que certains viennent en floraison. Déjà certains trilles rouges (trillium erectum) sont disparus.


Début aout : Ruisselets toujours qu'humides, même après un rare orage ayant laissé 20 mm de pluie. Les impatiens de Madagascar (peut-être impatiens tuberosa) ont commencé à fleurir.


Fin aout : Ruisselets à toujours à sec. Impatiens de Madagascar en pleine floraison.


Début septembre : Ruisselets à sec, décidément. Impatiens de Madagascar en pleine floraison.


Mi-septembre : Ruisselets à sec. Frênes, bouleaux jaunes et tilleuls jaunissent. Les smilacines sont d’un jaune lumineux. Quelques fougères se fânent.


Fin septembre : Ruisselets à sec. Quelques frênes ont tout perdu leurs feuilles.


Début octobre : Ruisselets à sec.Tous les feuillus jaunissent, sauf les tilleuls qui conservent une certaine verdeur. Les impatiens dans le talus ont cessé de fleurir.


6 octobre : Fin de l'été. Les températures maximales sont passées sous les 22 °C.

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17 juin 2007

S'allier à l'Univers

photo M.-J. Musiol Averses tôt le matin. Dégagement et soleil par la suite. Maximum 24.

Petite routine. Tournée d'engraissement foliaire des arbustes en bordure. Poursuite de l'épandage de BRF sur le sentier. Mise en terre des derniers plants d'impatiens de Madagascar (peut-être impatiens tuberosa) en une platebande à côté de la future base de l'escalier. Première tentative de mise en terre de tricyrtis (tricyrtis hirta), mais après essai, je me rends compte il me faudra attendre que les plants soient nettement plus forts afin de faire face à la compétition racinaire. Empotage des pousses provenant de semis sur pastilles de mousse de cet hiver. Déplacement de quelques brassées buche du boisé vers le carré d'entreposage contre la maison. Bref nettoyage de la future platebande d'astilboïdes, puis des deux niveaux inférieurs du ruisselet après les averses de dimanche matin.

Je constate que les viornes 'autumn jazz' (viburnum dentatum 'autumn jazz') sont atteints par la galéruque. Je ne sais si je pourrais les sauver. De leur côté, les cornouillers à grappe (cornus racemosa) semblent atteints par une carence en fer (jaunissement des feuilles sauf aux nervures). Probablement, une déficience de leur système racinaire qui n'a pas encore tout à fait réussi à s'implanter après ce tout premier hiver. J'ai aspergé d'un peu d'engrais foliaire contenant du fer. Je me procurerai du fer liquide cette semaine en vue d'un traitement plus approprié.

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Sureau blanc (du Canada - sambucus canadensis en fleurUn jardin naturel à l'ombre est un défi qui demande de la patience. Surtout lorsque, comme moi, on dispose de peu de temps à consacrer au jardinage et à l'aménagement. Dans mon cas, à peine quelques heures seulement par semaine, quelques centaines tout au plus par année (en comptant les travaux que j'effectue durant tout l'hiver).

J'entame mon quatrième été de jardinage dans Le Bocage. Il me faudra encore plusieurs années encore pour voir s'achever la transformation du boisé en le jardin prévu. Un bon sept ans encore si je me fis à ce qu'on rapporte de l'expérience d'autres jardiniers en boisé qui y ont mis une dizaine d'années, même en y investissant beaucoup plus de temps et de ressources que je n'en mettrai jamais.

Jardiner devient alors oeuvre de simplicité, d'humilité et de patience. Oeuvre aussi de collaboration avec l'univers. Car il me faut apprendre et apprécier comment la puissance de la nature travaille avec moi, et moi avec elle.

Ainsi ce samedi, j'ai découvert une ligne de quatre jeunes houx verticillés (ilex verticillata) qui poussaient exactement là où je désire diviser deux pièces. Puis pas très loin, une pousse de cornouiller (cornus obliqua ou cornus racemosa), une autre de sureau (sambucus canadensis) et un tout jeune bouleau jaune (betula alleghaniensis) en de bons endroits dans une ouverture d'une bordure que je souhaite voir comblée.

De même, j'ai déjà une large platebande de fougères et de petits prêcheurs qui s'est installée presque d'elle-même. J'ai juste eu à éliminer quelques plantes « en surplus » et à y transplanter quelques fougères qui, autrement, allaient être détruites, car elles se retrouvaient au milieu d'un projet de sentier, du chantier d'une pièce du jardin ou encore d'une platebande dédiée à d'autres types de plantes.

Il apparait donc qu'un jardin naturel se réalise en grande partie de lui-même. À condition de faire de la nature une alliée, et non une adversaire. À condition d'observer l'évolution du jardin et des plantes déjà en place ou qui, soudain, apparaissent : autant d'indication sur les milieux les plus propices à telles ou telles espèces. Donc, à condition de décider judicieusement quelles plantes favoriser ou non en quels endroits.

C'est donc la force même de la vie, les forces mêmes des plantes individuelles dont je profite pour composer le jardin. Ce sont donc les contraintes et exigences mêmes du terrain (par exemple, sa dénivellation ou la présence de nombreux blocs erratiques) qui définissent l'allure du paysage, l'emplacement des pièces et des platebandes.

J'ai comblé une section de l'ancien ruisseau qui avait disparu. Des fougères ont commencé à s'y installer. Alors peut-être devrais-je utiliser ce tracé pour en faire une sorte de « coulée » de fougères ou de sorbarias. Ce sera probablement la première option.

De même, lorsque j'étends de la terre en des sites que je ne compte pas aménager cette année, je ne paille pas, mais laisse la terre nue afin qu'elle puisse se faire librement ensemencer par le vent, les oiseaux ou les plantes voisines. Les surprises qui apparaitront seront alors susceptibles de m'aider ou de m'inspirer.

Il s'agit donc d'une collaboration, presque un jeu, voire une danse avec la nature. À la base, elle impose les lois et les règles. Ensuite, elle propose un cadre physique et l'apparition de sujets de certaines espèces en certains endroits. C'est alors que je dispose. Par exemple, je retiens et choie cette pousse de chêne parmi tous les érables rouges (acer rubrum) qui étaient ici presque une mauvaise herbe. Je regroupe en une platebande les trilles rouges (trillium erectum) qui apparaissent en des endroits cachés du regard. La nature assure alors la croissance et l'épanouissement des sujets retenus. Ai-je éclairci la canopée en réduisant le nombre d'arbres ? Bientôt ces derniers s'élargiront pour profiter de l'espace ainsi offert. Et ainsi de suite.

Le jardin qui en résultera sera donc une oeuvre conjointe.

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03 juin 2007

Tourbillon printanier

photo M.-J. MusiolNuageux, maximum 21 °C.

Cela fait plus d'un mois et demi que je n’ai rien inscrit à ce carnet. C’est que ce fut une période très occupée et prenante, tant sur les plans professionnel, personnel que… horticole.

En effet, une lourde giboulée le 16 avril, suivi d’une journée de grand vent le lendemain a eu raison d’une grande épinette de près de 25 mètres qui est tombée directement sur le cabanon du voisin. Pas de dégât cependant, car elle était très branchue, ce qui a amorti suffisamment sa chute. Soupir de tristesse d'apercevoir soudainement cette grande absence dans la ligne du paysage.

Épinette avant sa chuteGrande surprise également. Bien droite et branchue, cette épinette semblait pourtant être en santé. Or, sa base était cariée. Très cariée même. Bien des fois plus que l'érable rouge (acer rubrum) écorcé que j'avais fait abattre cet hiver. Durant l’ébranchage, j'ai considéré le nombre de grands arbres matures dans Le Bocage. Presque tous peuvent faire des dégâts ou même blesser quelqu'un.

C’est ainsi que j’ai engagé un arboriculteur pour sonder ces arbres, évaluer l'éventuel travail à faire, élaguer le bouleau jaune (betula alleghaniensis) du bassin de décantation (il a fallu tout l’ébrancher – nous n’avons gardé qu’une colonne pour les insectes et les oiseaux) et réduire en BRF (bois raméal fragmenté) les branches de l’épinette, du bouleau jaune et les derniers arbres qu’il me restait à abattre cet hiver.

Il y a maintenant un tas de BRF entreposé sur une toile sur le chantier de L’Enceinte et de grosses branches de bouleau jaune dans La Réserve. Les buches d’épinette serviront au voisin à chauffer un petit bloc erratique au milieu son parterre afin de le fendre.

Épinette tombée dans Le BocageCes travaux m’ont retardé d’un bon mois par rapport à ma planification initiale. J’ai néanmoins achevé l’abattage de cet hiver, effectué un certain nettoyage du jardin, étendu de la terre près de la future base de l’escalier et près de La Reposée, là où l’eau affleure beaucoup au printemps ; remonté plusieurs brassées de buches amassées cet hiver ; identifié plusieurs plans de trilles rouges (trillium erectum) ; étendu le BRF de mon banc de sciage sur une portion de sentier, puis commencé à étendre le BRF entreposé dans L'Enceinte sur le reste du même sentier ; entretenu les ruisselets ; et effectué les deux premiers épandages hebdomadaires d’engrais foliaire sur les arbustes ayant besoin d’un coup de main dans la compétition racinaire.

J’ai aussi planté dans la pente abrupte de la bordure sud-est et tout près de la base de l'escalier des impatiens de Madagascar (peut-être impatiens tuberosa) que m’a donné mon amie Lise et qui proviendraient du jardin d’une peintre-sculpteure renommée (pas de name dropping ici… d'autant plus qu'il s'agira pour moi et avant tout des impatiens de mon amie Lise...). Ce sont des annuelles de montagnes qui s’autopropagent agressivement, et qui donc devraient coloniser la pente.

Entretemps, j’ai continué à prendre soin de mes semis intérieurs. Bientôt, ce sera le temps des transplantations et des semis extérieurs en pépinière.

Enfin, j’ai découvert cette année dans le boisé des smilacines à grappes (smilacina racemosa), maïanthèmes du Canada (maïanthemum canadense), tirentales boréales (trientalis borealis), fraisiers (fragaria) et tiarelles (tiarella cordifolia). Trois raisons pour ces découvertes cette année : premièrement, j'ai plus de temps et plus de trajets pour arpenter et entretenir la totalité du Bocage pendant toute l'année ; deuxièmement, l'abattage des arbres surnuméraires a dégagé la vue ; et troisièmement, l'assèchement superficiel permis par le rétablissement partiel de l'ancien ruisseau et l'entretien régulier des platebandes a permis une moins grande prolifération de jeunes pousses d'érables rouges (acer rubrum) et de sapins baumiers (abies balsamea) qui couvraient littéralement le sol à certains endroits et favorisé le développement d'autres plantes vivaces.

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13 avril 2007

Pourquoi jeter ou brûler les émondes ?

photo M.-J. MusiolNuageux, maximum 7 °C.

Les oiseaux piaillent bruyamment. La rigole de la platebande d'astiboïdes (no 1) glougloutent tout aussi fort.

La fin de semaine est consacré à la réduction des émondes du pommetier devant la maison en bûches, bois d'alumage et bois raméal fragmenté (BRF).

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Il y a quelque chose d'un peu choquant à voir les jardiniers bruler - ou pire, jeter - les émondes (branches enlevées lors d'un élagage). Bien sûr, le feu permet de s'en débarrasser rapidement et avec un minimum d'efforts. Mais quel gaspillage de matière, littéralement perdue en fumée. Pourquoi ne prendre qu'un petit peu plus de temps pour récupérer cette matière ?

Les plus grosses sections font du bon bois de chauffage et d'allumage dont l'utilité est évidente.

Les plus petites (moins d'un centimètre de diamètre) se transforment aisément en bois raméal fragmenté (BRF). Il s'agit de réunir ces branches en faisceau pour les réduire au sécateur ou à la cisaille en longueur de moins de 3 cm de long. Idem pour les rameaux de conifères. On se retrouve alors avec un riche paillis ou un moelleux matériau de recouvrement de sentier. C'est mieux qu'un petit tas de cendre qu'on ne peut utiliser au jardin qu'avec parcimonie.

Personnellement, j'effectue la réduction en BRF en écoutant la radio. Cela peut aussi se faire à plusieurs en jasant. Cet hiver, j'ai ainsi produit plus d'un demi-mètre cube de BRF. Je l'étendrais sur le sentier du Bocage, une fois la neige fondue.

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07 avril 2007

Conditions de jardinage selon le rapport 2007 du GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) — 2e partie

photo M.-J. MusiolNeige légère, - 2 °C.

Cette fin de semaine, j'ai essentiellement travaillé sur le pommetier en avant de la maison. Il fait de magnifiques fleurs rose foncé au printemps. Cependant, ses feuilles d'un beau pourpre sont fréquemment attaquées par la maladie fongique. Cet arbre était déjà là lorsque nous avons acheté la maison. C'est un type de pommetier trop fragile pour nos climats. On ne devrait pas en vendre dans le commerce. Les traitements antifongiques sont quasi inefficaces. Il y a deux ans, une taille sévère avait cependant aidé. Ce printemps, je tente une taille encore plus sévère. Je ne garde que les branches au-dessus du toit de la maison, là où l'air circule mieux et où le soleil atteint plus longtemps le feuillage. Puis j'élimine le maximum de petites branches afin d'assurer une pénétration maximale d'air et de soleil asséchant. Si cela réduit suffisamment la maladie, je répèterai l'opération tous les printemps. Sinon, ce sera l'abattage et le remplacement pur et simple. Cet été est pour lui celui de la dernière chance.

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Effets des changements climatiques sur les forêts
Le second document du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) publié le 6 avril 2007 est, comme le premier, qu'un résumé de 21 pages (plus deux pages d'annexes) d'un rapport nettement plus volumineux à être publié ultérieurement. Ce résumé est actuellement disponible en anglais. Une version française sera éventuellement préparée.

Alors que le premier rapport de la fournée 2007 portait sur la science physique des changements climatiques, le second traite de leurs impacts sur les écosystèmes et les sociétés humaines. On rapporteque le texte du résumé aurait été édulcoré par rapport à la version originale pour offrir des prévisions moins pessimistes sur l'extinction des espèces menacées et sur les vulnérabilités des communautés humaines.

Quant aux écosystèmes, le résumé confirme des constats antérieurs : devancement des évènements printaniers comme la feuillaison et déplacement des aires d'implantation des espèces vers les plus hautes latitudes. La capacité de résilience de plusieurs écosystèmes sera probablement dépassée durant ce siècle par une combinaison inédite de changements climatiques, de perturbations (telles inondations, sècheresse, incendies, invasion d'insectes) et autres facteurs (tels changements des usages des terres, surexploitation).

Quelque 20-30 % des espèces animales et végétales sont à risque d'extinction si l'augmentation de la température de la planète excède 1.5-2.5 °C. En hautes latitudes, l'augmentation prévue des températures, des précipitations et de carbone aura tout d'abord des effets bénéfiques sur les forêts et l'agriculture. Cependant, au-delà d'une augmentation de 2 °C, les conséquences deviendront surtout négatives. Dans tous les cas, l'augmentation du nombre de fortes précipitations favorisera l'érosion des sols, l'augmentation du nombre de périodes de sècheresse ajoutera au stress et aux risques d'incendie et l'intensification des tempêtes tropicale accroitra les risques de dommages aux plantes, notamment par déracinement.

Encore une fois, il faudra attendre le rapport complet pour obtenir un portrait plus détaillé et... non édulcoré.

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01 avril 2007

Opération floraison

photo M.-J. MusiolEnnuagement, maximum 11 °C.

Le dégel, même en retard de trois semaines, me prend de court. En effet, je n'ai pas fini tout l'abattage prévu et les platebandes seront un temps inaccessibles une fois la neige fondue. C'est pourquoi la fin de semaine dernière, j'ai d'un coup abattu cinq arbres difformes ou surnuméraires dont j'ai approché immédiatement les troncs du sentier qui sera l'un des seuls endroits où on pourra encore marcher. Au rythme actuel, la neige devrait avoir disparu dans presque tout Le Bocage dans une semaine, sauf le long de la haie nord-ouest.

Cette fin de semaine, j'ai presque terminé de transformer le branchage du gros érable rouge malade abattu en bois d'allumage et bois raméal fragmenté (BRF). J'ai même recueilli une bonne part de la sciure que j'ai étalée sur le sentier de BRF.

Il m'a fallu poser une affiche « Terrain privé » et un ruban plastique orangé le long de la haie nord-ouest. Cette semaine, Pierrette avait surpris une adolescente qui se promenait dans Le Bocage sans permission. Probablement une nouvelle arrivante dans le coin. Raison de plus pour planter ce printemps de grandes graminées qui refermeront les haies d'ici à ce que les arbustes plantés achèvent leur croissance.

J'ai aussi dû remonter une des piles de buches qui s'était effondrée suite à la fonte de sa base de neige.

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Opération floraisonOutre Veille au gel et Journey North dont nous avons déjà parlé, voici un autre programme de science citoyenne sur la phénologie et sur les changements climatiques à saveur printanière : Opération floraison.

Environnement Canada fait ici appel aux citoyens canadiens, et en particulier aux jardinières et jardiniers, afin de surveiller les signes botaniques du printemps et contribuer ainsi aux connaissances sur les effets du changement climatique sur les écosystèmes du pays.

« Les vivaces sont les végétaux les plus adéquats aux études phénologiques printanières. Les plantes retenues sont facilement identifiables et largement répandues et leur période de floraison est courte. Comme ces « espèces indicatrices » tendent à fleurir à mesure qu'elles accumulent de la chaleur, elles le font plus vite que d'habitude lorsque l'hiver et le printemps sont plus chauds.

Les 15 espèces retenues pour le programme Opération floraison sont courantes partout au pays. Des espèces introduites, comme le pissenlit et le lilas, ont été choisies parce qu'on les retrouve partout au Canada et qu'elles font depuis longtemps l'objet d'études phénologiques. »


La participation au programme est relativement facile. Parmi la liste des plantes indicatrices du déroulement du printemps retenues pour le Québec, on constate qu'il y en a toujours au moins trois ou quatre qu'il est aisé d'observer autour de chez soi. Ces espèces couvrent toute la période allant des prémisses au printemps (érable rouge, peuplier faux-tremble) au plein printemps (amélanchier, clintonie boréale, lilas commun) jusqu'à l'été (dryade). Leur observation (comme celle des autres fleurs locales) devient une sorte de jeu fort plaisant qui permet de suivre attentivement le déroulement du printemps autour de son propre jardin. Et tant qu'à le noter dans notre carnet de jardinage, autant profiter de l'occasion pour contribuer à la recherche sur les changements climatiques.

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29 mars 2007

Phénologie du printemps 2007

photo M.-J. MusiolCette année, le printemps ou « le dégel » (selon qu'on admet l'existence de quatre ou de cinq, même six saisons en Québec) semble finalement être commencé le 22 mars au Bocage. Il s'agit d'un retard de quelque trois semaines par rapport aux moyennes climatiques. Rappelons que du point de vue de la climatologie, le printemps commence lorsque les maximums dépassent durablement le point de congélation.


Fin mars : Début durable du dégel le 22 mars. Les premiers jours, la couverture de neige s'est tassée d'un bon 10 cm pour se retrouver alors à quelque 30 cm dans La Reposée, environ 45 cm sur la haie nord-ouest et autour de 25 cm ailleurs dans Le Bocage. Mais bientôt, la neige a disparu autour du gros érable rouge malade abattu (c'est-à-dire, là où la neige était couverte de sciure de bois) ainsi que sur la portion plus au sud du versant entre la haie de thuyas et Le Bocage lui-même. Seules la haie nord-ouest et La Reposée sont encore couvertes de vraie neige. Ailleurs, il ne reste plus qu'une mince neige glacée.

Cette fonte ne sera suffisante pour réactiver les ruisselets que dans la seconde moitié de la dizaine. Et encore, très timidement. L'eau a tendance à couler sous plutôt que sur les cascatelles : il faudra donc rétablir le cours des ruisselets. Il apparait clairement qu'une veine d'eau émerge du versant près de la future base de l'escalier. Cette eau longe le sentier pour rejoindre le ruisselet en aval de la cascatelle no 1 (le long de la future platebande des astilboïdes).


Début avril : Quelques jours de maximums sous le zéro durant lesquels une tempête de neige a laissé 20 cm de neige très lourde qui a tout recouvert. Les rigoles ont cependant continué de couler à débit léger.


Mi-avril : Même en demeurant au-dessus de zéro, les maximums se sont souvent maintenus les moyennes saisonnières. Une nouvelle tempête de neige a laissé une nouvelle fois une vingtaine de centimètres partout. Les ruisselets coulent maintenant à bon débit. Si les oiseaux piaillent bruyamment, on n'observe encore aucun signe floristique de l'approche du printemps.


Fin-avril : On voit les bourgeons grossir et sur le point d’éclater, notamment ceux du sureau rouge (ou pubescent sambucus pubens). Les plantes à feuilles persistantes, telles les fougères et aspérules odorantes (galium odoratum) reprennent une belle verdeur.


Début mai : Le premier mai marque spectaculairement le début du printemps. Les minimums ont durablement franchi le zéro. La flore explose. Les tussilages (Tussilago farfara ) sont en fleurs. Les bourgeons de presque tous les arbres feuillus ont éclaté. Les trilles rouges (trillium erectum) sortent et fleurissent à la fin de cette dizaine. Les ruisselets coulent à débit régulier.


Mi-mai : Période plus sèche, la portion supérieure du réseau de ruisselets se tarit, mais demeure humide. Les bourgeons foliaires des arbustes et les graminées éclatent à leur tour. À la fin de cette dizaine, le sureau rouge (ou pubescent sambucus pubens) qui nous accueille à l’entrée du Bocage est en fleur.


Dernier gel : 18 mai 2007.


Fin-mai : Toujours faibles précipitations, la portion supérieure du réseau de ruisselets s’assèche, mais la portion inférieure conserve un certain débit. Le sureau rouge (ou pubescent sambucus pubens) cesse de fleurir. Les quatre-temps (cornus canadensis) émergent et commencent à fleurir. Apparaissent au sol plusieurs autres fleurs telles les smilacines à grappes (smilacina racemosa) et maïanthème du Canada (maïanthemum canadense).


Début juin :Les myosotis et les aspérules odorantes (galium odoratum)sont en fleur.


Dernier jour du printemps : 7 juin 2007. À partir du 8 juin,
les maximums se sont maintenus durablement au-dessus des 22 °C.

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