Le Bocage - Journal du jardin


Carnet d'observations, d'expérimentations et de réflexions

dans le cours du jardinage d'un boisé en Haute-Amérique


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03 juin 2007

Tourbillon printanier

photo M.-J. MusiolNuageux, maximum 21 °C.

Cela fait plus d'un mois et demi que je n’ai rien inscrit à ce carnet. C’est que ce fut une période très occupée et prenante, tant sur les plans professionnel, personnel que… horticole.

En effet, une lourde giboulée le 16 avril, suivi d’une journée de grand vent le lendemain a eu raison d’une grande épinette de près de 25 mètres qui est tombée directement sur le cabanon du voisin. Pas de dégât cependant, car elle était très branchue, ce qui a amorti suffisamment sa chute. Soupir de tristesse d'apercevoir soudainement cette grande absence dans la ligne du paysage.

Épinette avant sa chuteGrande surprise également. Bien droite et branchue, cette épinette semblait pourtant être en santé. Or, sa base était cariée. Très cariée même. Bien des fois plus que l'érable rouge (acer rubrum) écorcé que j'avais fait abattre cet hiver. Durant l’ébranchage, j'ai considéré le nombre de grands arbres matures dans Le Bocage. Presque tous peuvent faire des dégâts ou même blesser quelqu'un.

C’est ainsi que j’ai engagé un arboriculteur pour sonder ces arbres, évaluer l'éventuel travail à faire, élaguer le bouleau jaune (betula alleghaniensis) du bassin de décantation (il a fallu tout l’ébrancher – nous n’avons gardé qu’une colonne pour les insectes et les oiseaux) et réduire en BRF (bois raméal fragmenté) les branches de l’épinette, du bouleau jaune et les derniers arbres qu’il me restait à abattre cet hiver.

Il y a maintenant un tas de BRF entreposé sur une toile sur le chantier de L’Enceinte et de grosses branches de bouleau jaune dans La Réserve. Les buches d’épinette serviront au voisin à chauffer un petit bloc erratique au milieu son parterre afin de le fendre.

Épinette tombée dans Le BocageCes travaux m’ont retardé d’un bon mois par rapport à ma planification initiale. J’ai néanmoins achevé l’abattage de cet hiver, effectué un certain nettoyage du jardin, étendu de la terre près de la future base de l’escalier et près de La Reposée, là où l’eau affleure beaucoup au printemps ; remonté plusieurs brassées de buches amassées cet hiver ; identifié plusieurs plans de trilles rouges (trillium erectum) ; étendu le BRF de mon banc de sciage sur une portion de sentier, puis commencé à étendre le BRF entreposé dans L'Enceinte sur le reste du même sentier ; entretenu les ruisselets ; et effectué les deux premiers épandages hebdomadaires d’engrais foliaire sur les arbustes ayant besoin d’un coup de main dans la compétition racinaire.

J’ai aussi planté dans la pente abrupte de la bordure sud-est et tout près de la base de l'escalier des impatiens de Madagascar (peut-être impatiens tuberosa) que m’a donné mon amie Lise et qui proviendraient du jardin d’une peintre-sculpteure renommée (pas de name dropping ici… d'autant plus qu'il s'agira pour moi et avant tout des impatiens de mon amie Lise...). Ce sont des annuelles de montagnes qui s’autopropagent agressivement, et qui donc devraient coloniser la pente.

Entretemps, j’ai continué à prendre soin de mes semis intérieurs. Bientôt, ce sera le temps des transplantations et des semis extérieurs en pépinière.

Enfin, j’ai découvert cette année dans le boisé des smilacines à grappes (smilacina racemosa), maïanthèmes du Canada (maïanthemum canadense), tirentales boréales (trientalis borealis), fraisiers (fragaria) et tiarelles (tiarella cordifolia). Trois raisons pour ces découvertes cette année : premièrement, j'ai plus de temps et plus de trajets pour arpenter et entretenir la totalité du Bocage pendant toute l'année ; deuxièmement, l'abattage des arbres surnuméraires a dégagé la vue ; et troisièmement, l'assèchement superficiel permis par le rétablissement partiel de l'ancien ruisseau et l'entretien régulier des platebandes a permis une moins grande prolifération de jeunes pousses d'érables rouges (acer rubrum) et de sapins baumiers (abies balsamea) qui couvraient littéralement le sol à certains endroits et favorisé le développement d'autres plantes vivaces.

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